Julien DIOT: Globeblogger in Outdoor Sports
Julien DIOT: Globeblogger in Outdoor Sports

Well, tomorrow I take my train!

journal_La-Montagne_DIOT-Julien_20-novembre-2012_page-9

Pas de grand discours de départ à l’aube du début de mon aventure. D’ailleurs, mon sac n’est toujours pas prêt. J’ai encore le temps de le faire, il me reste quelques heures. Ah et oui, il faut aussi que je réserve mes deux premières nuits en auberge de jeunesse. J’ai beau être assez bien organisé, entre les amis, la famille, les dernières démarches administratives etc, j’arrive encore à être « just in time ». Mais je ne suis pas inquiet. Tout est clair dans ma tête. Je sais où je vais et ce que j’emmène. Le léger stress (bon stress) est apaisé et je pars serein.

Ce matin, j’ai voulu rendre visite à l’homme qui m’a permis de réveiller ma personnalité et ce que j’avais en moi: Yvon REGOUT. C’était mon coach de VTT, sport qui m’a conduit à faire de merveilleuses rencontres, découvrir ce dont je suis capable et qui m’a ouvert des opportunités grâce aux valeurs de cette activité. L’aventure, le goût de l’effort, la ténacité, l’adrénaline, les paysages et ce goût prononcé par la véritable liberté. Pas la liberté qui apparaît grâce à l’argent (bien que j’en ai eu besoin pour mes passions), mais la liberté qui nous place en tant qu’Homme à prendre le temps d’apprécier la vie et ses plaisirs subtiles que plus personnes, ou très peu, prend le temps d’observer.

Qui aujourd’hui cherche à quitter la ville et ses lumières pour admirer les étoiles?
Qui regarde la lumière du Soleil à travers les feuilles des arbres, dans leur mélange doré et vert, animé par le souffle du vent?
Qui prend le temps de sentir les différences de température de l’air sur son visage en fonction de la saison et du climat, ou encore apercevoir subtilement un petit faon, près de sa mère à 200 mètres devant vous ou encore cette cascade haute de 430m sous laquelle il est impossible de lever les yeux à son sommet sans tomber de vertige?

L’argent donne l’indépendance pour vivre dans la société et ses plaisirs pour lesquels il a été créé. Certes c’est un confort appréciable, mais un confort qui vous piège dans ses vices de crédit, d’impôt, de taxe, qui vous fait croire que ceci ou cela est indispensable à votre bonheur et votre épanouissement, et qui est dure, ou plutôt impossible à quitter dès le premier CDI décroché.

L’argent a aussi fait une chose bien triste: la perte du savoir faire individuel. Si demain il n’y avait plus de Carrefour Market ou d’épicier, combien serait capable de combler ses besoins? Rien que pour acheter de l’eau si elle n’était pas présente à votre robinet ou en bouteille, comment feriez vous? Ces choses essentielles à la vie, l’argent les a rendues banales et normales. Mais n’oubliez pas que sans eux, vous ne vivez pas plus d’une semaine. Et vu les temps qui court avec la défaillance généralisée des Etats, y réfléchir ne vous ferez pas de mal! Que feriez vous si demain, la France se trouvait dans le même contexte que la Grèce où l’Espagne?

J’ai eu cette chance de ne pas avoir de CDI, et surtout un patron, un ami exceptionnel avec qui j’ai pu partager mes valeurs et mes aspirations. Grâce à  l’homme qu’est Iker Aguirre, j’ai su percevoir l’opportunité exceptionnelle qui s’est offerte à moi et que demain je saisis.

Mais d’abord ce soir, je vais fêter les 50 ans de mon père qui, avec ma mère acceptent de me donner ma chance en me laissant partir.